Alexandr Dolgopolov, le dingo des courtsEcris le 4 décembre 2012 Par Sacha Dans A la Une, ATP, Gros plan sur...
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Enfant de la balle au jeu très atypique, Alexandr Dolgopolov étonne de jour en jour. Le gaillard de 23 ans est un personnage peu ordinaire du circuit, et s’est véritablement révélé au grand public lors de l’Open d’Australie 2011, en atteignant les quarts de finale de la compétition. Aujourd’hui installé dans le top 20, l’Ukrainien a effectué une belle progression en quelques années, lui qui côtoyait les 10 meilleurs joueurs du monde de très près en début de saison. Rétrospective sur la fulgurante ascension de celui que l’on surnomme « Dolgo ». Alexandr Dolgopolov est né le 7 Novembre 1988. Notamment entraîneur de l’ancien joueur Andreï Medvedev (ex n°4 mondial), son père l’amène sur la plupart des tournois internationaux dès son plus jeune âge. Ainsi, à 5/6 ans, le jeune homme a l’occasion de taper la balle avec Boris Becker, André Agassi, Steffi Graff, Jim Courier ou encore Thomas Muster.
En 2010, Dolgopolov décide de changer son nom. Il passe de « Oleksandr Dolgopolov Junior », à « Alexandr Dolgopolov », pour, en partie, faire la distinction avec son père.
Le natif de Kiev souffre d’une maladie héréditaire nommée le « syndrome de Gilbert ». Cette maladie provoque des épisodes de fatigue à n’importe quel moment de la journée. Alexandr suit un traitement approprié.
Un style bien peu ordinaire Aujourd’hui âgé de 24 ans, Alexandr Dolgopolov base son jeu sur des frappes très variés. Au service, l’Ukrainien frappe la balle lorsque cette dernière est en phase montante, et utilise beaucoup les amorties dans l’échange, souvent avec réussite. Son geste de coup droit se termine en général au-dessus de sa tête. « Dolgo » met le plus souvent un effet slicé, très compliqué à remettre, dans ses frappes de revers. Vous l’aurez compris, le bonhome d’1m80 dispose d’un jeu on ne peut plus atypique !
2011, la sensation Australienne De 2006 à 2009, Alexandr Dolgopolov écume le circuit Challenger, et grappille les places à une vitesse très impressionnante. En 2010, l’Ukrainien réalise ses premiers grands coups d’éclats, en atteignant le troisième tour à Roland Garros, puis les demi-finales à Eastbourne. A Wimbledon, il passe tout près de sortir Jo-Wilfried Tsonga, mais s’inclinera 10 jeux à 8 au cinquième set. Durant cette belle saison, « Dolgo » fait sa première entrée dans le top 50 mondial.
Mais la véritable explosion arrive début 2011. Directement admis dans le grand tableau de l’Open d’Australie, Dolgopolov fait sensation, en éliminant tour à tour Mikhail Kukushkin, Benjamin Becker, mais aussi et surtout Jo-Wilfried Tsonga ainsi que Robin Söderling, alors n°4 mondial. Stoppé par Andy Murray en quart de finale malgré avoir pris un set au Britannique, Alexandr se hisse au 32ème rang mondial après sa belle quinzaine.
Et la fulgurante ascension ne s’arrête pas là. Dans la foulée, Dolgopolov atteint sa première finale ATP à Costa do Sauipe, puis les demis à l’Open du Mexique. A Indian Wells, il soulève son premier trophée en double, aux côtés du Belge Xavier Malisse.
« Dolgo » connait néanmoins une petite période de moins bien sur terre battue, avec quatre défaites dès le premier tour des tournois de Monte-Carlo, Barcelone, Madrid, puis Rome. Cependant, Roland Garros signe une embellie pour l’Ukrainien, qui rallie le troisième tour, porte d’Auteuil.
Un premier titre ATP A Umag, Alexandr Dolgopolov décroche le titre, pour la première fois de sa carrière sur le grand circuit, aux dépens du local Marin Cilic, et après de beaux succès sur Albert Ramos et Juan-Carlos Ferrero, notamment.
Lors de la dernière levée du Grand Chelem de la saison, à savoir l’US Open, Dolgopolov écarte de sa route Frederico Gil, Flavio Cipolla puis Ivo Karlovic, mais s’incline face à Novak Djokovic, non sans avoir accroché le Serbe.
Après une fin de saison un petit peu décevante, Dolgopolov achève 2011 au 15ème rang mondial, soit son meilleur classement.
2012, entre belles victoires et contres-performances Dolgopolov démarre l’année 2012 d’une bien belle manière. En écartant notamment Radek Stepanek et Gilles Simon de son chemin, l’Ukrainien se hisse en finale du tournoi de Brisbane, pour sa première compétition de la saison. Dans la foulée, il ne défend pas totalement les points acquis par son quart de finale de l’an passé à l’Open d’Australie, puisque « Dolgo » est stoppé dès le troisième tour.
Malgré une irrégularité qui refait surface à quelques reprises, Dolgopolov décroche son meilleur classement en début d’année (n°13 ATP) et se rapproche du top 10 mondial.
Alexandr est ensuite éliminé au premier tour de Roland Garros puis au second de Wimbledon, avant de retrouver des couleurs à Umag (demi-finales), mais surtout à Washington, où il s’adjuge le deuxième titre de sa carrière, face au revenant Tommy Haas.
Le reste de la saison ne présente malheureusement que très peu de points positifs, puisque Dolgopolov est éliminé dès le premier tour des tournois de Toronto, Cincinnati, Kuala Lumpur, Moscou ou encore Paris-Bercy. Cependant, l’Ukrainien se rassure quelques peu avec un troisième tour à l’US Open et surtout une finale à Valence. C’est aux alentours de la fin de saison que « Dolgo » décide de mettre un terme à sa collaboration avec Jack Reader, qui était son entraîneur depuis 2009.
Joueur atypique au jeu peu ordinaire, Alexandr Dolgopolov, alias le dingo des courts, se classe actuellement au 18ème rang mondial. Et l’on ne doute pas qu’avec un petit peu moins d’irrégularité, l’Ukrainien peut viser plus haut !