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JO de Tokyo 2021 : Caeleb Dressel, champion olympique du 100 m nage libre
https://www.lemonde.fr/sport/article/2021/07/29/jo-2021-de-tokyo-caeleb-dressel-champion-olympique-du-100-m-nage-libre_6089861_3242.htmlPar
Adrien Pécout(Tokyo, envoyé spécial) Publié le 29 juillet 2021 à 05h15 - Mis à jour le 29 juillet 2021 à 11h41
A 24 ans, l’Américain a remporté sa deuxième médaille d’or de l’été, et sa moisson estivale n’est sans doute pas finie. Le Français Maxime Grousset termine au pied du podium.

Plusieurs secondes durant, il a regardé en l’air. Béat, comme s’il s’agissait de son premier titre, lunettes de natation relevées sur son bonnet. Les caméras pour filmer ses allées et venues près du bassin sont là pour en attester : les Etats-Unis placent beaucoup d’attente en leur pépite, Caeleb Dressel, bien parti pour finir le sportif plus titré des Jeux de Tokyo.
Déjà la deuxième médaille d’or de l’été pour l’Américain, sacré, jeudi 29 juillet, champion olympique sur la distance reine, le 100 m nage libre, en 47 secondes et 2 centièmes (nouveau record olympique), devant l’Australien Kyle Chalmers et le Russe Kliment Kolesnikov – le Français Maxime Grousset terminant au pied du podium. Trois jours plus tôt, il remportait le titre du 4 × 100 m avec l’équipe américaine, comme aux Jeux 2016 de Rio.
Parfois, Caeleb Dressel ressent
« énormément de stress ». « Regardez, j’ai plein de boutons sur le visage et je perds mes cheveux depuis le début des épreuves », disait le Floridien, lors des
championnats du monde de Gwangju (Corée du Sud), en juillet 2019. «
Ce n’est pas toujours une partie de plaisir de gérer ce stress, de gérer la pression que je me mets. » A l’écouter, l’intéressé serait un blondinet comme un autre, en somme. Avec ses départs canons et ses coulées éclair, le nageur de bientôt 25 ans – il les aura le 16 août – domine pourtant son sport depuis 2017, accumulant titres mondiaux (treize) et olympiques (deux à son arrivée sur le sol japonais), tout comme les records du monde. Cheveux bien peignés et courts sur les côtés, jeudi, pour enfiler sa deuxième médaille d’or à Tokyo. Les mains levées pour saluer sa délégation – toujours prodigue d’encouragements et de
« USA ! USA ! » en tribune, pour combler le huis clos imposé par le Covid-19.
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JO de Tokyo 2021 : la déferlante Titmus submerge la reine Ledecky Depuis le départ à la retraite de l’ex-roi américain de la discipline Michael Phelps (23 médailles d’or olympiques), Dressel doit assumer la succession, même s’il refuse de se comparer à son aîné. Le glouton pourrait avaler un total de six médailles à Tokyo. Il doit aussi s’aligner sur le 4 × 100 m 4 nages, le 100 m papillon, le 50 m nage libre, ainsi que sur 4 × 100 m 4 nages mixte, toute nouvelle épreuve olympique.
« Il incarne le rêve de tout nageur »
« Il incarne le rêve de tout nageur pour son niveau incroyable,
sa nage spéciale, un départ grâce auquel il peut prendre deux mètres et demi d’avance, rien qu’au bout de 25 m », apprécie le Français Léon Marchand, 19 ans, finaliste du 400 m 4 nages, pour qui l’Américain est
« un peu [son]
idole ».« Je ne me prends pas la tête, je nage comme je sais le faire », commentait Caeleb Dressel, après avoir fait tomber, lors des Mondiaux 2019, le record du monde sur le 100 m papillon jusqu’alors détenu par son compatriote Michael Phelps.
« Je suis juste un jeune mec qui vient d’une petite ville, et c’est dingue de voir jusqu’où le sport peut vous porter », ajoutait-il.
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« J’étais gêné à ce sujet, reconnaît-il dans le magazine Sports Illustrated. Ce n’était pas un sport cool et je ne l’aimais pas tant que ça. » Auprès de nouveaux camarades d’école, il valait mieux afficher son goût authentique pour le football américain et le football tout court. Le fils de vétérinaire a toutefois pris l’option natation à l’université. Quatre années passées à nager pour celle de Floride. Jusqu’en 2018 et son passage au statut professionnel, pour vivre de contrats publicitaires : voitures, sodas, alimentation…
« Je ne veux pas être célèbre »
Aujourd’hui, aux Etats-Unis, et dans les bassins du monde entier, son nom circule comme naguère celui de Phelps ou, avant, celui de Mark Spitz. Mais, qu’il parle ou qu’il nage, Caeleb Dressel a quelque chose d’insaisissable. Toujours à vouloir afficher sa distance.
Citation :« Les Jeux [de Rio] ont été une expérience magnifique, ne vous méprenez pas, mais cette expérience n’a pas changé ma vie »
« Je ne suis pas là, le soir dans ma chambre, à jongler avec les médailles, répliquait-il au journal L’Equipe, il y a deux ans.
Vraiment, je m’en fiche. » Le nouveau capitaine américain de la natation entend qu’on le laisse tranquille avec toutes ces histoires, comme pour se prémunir contre toute analogie, toute péroraison. «
Je ne veux pas être célèbre. Je veux juste voir jusqu’où je peux aller avec ce qu’on m’a donné et essayer d’atteindre mon potentiel maximum », expliquait-il, en avril 2020,
au magazine de la Fédération internationale de natation.
« Les Jeux ont été une expérience magnifique, ne vous méprenez pas, mais cette expérience n’a pas changé ma vie », disait-il après ceux de Rio, et après avoir cependant jugé bon de se faire tatouer les cinq anneaux olympiques sur le bras droit. Le gauche comporte déjà ours, aigle, drapeau américain et oranges – pour la Floride.
Ces propos proviennent d’un enregistrement audio sur Internet : « The Ben and Caeleb Show », un podcast comme il en existe tant, à cela près que
c’est le nageur américain lui-même qui l’anime. Avec un ancien colocataire.
« Deux meilleurs amis désireux d’en savoir plus sur le monde », dit leur texte de présentation. Trente-six épisodes entre décembre 2019 et juillet 2020 pour parler de tout et de rien, la natation flottant dans cet entre-deux.
Tutoyer les gloires de la natation américaine
« J’ai l’impression d’avoir appris beaucoup plus sur moi-même, sur ma famille et tout ce qui se passe autour de moi en faisant une randonnée qu’avec les Jeux olympiques »,
a également assuré Caeleb Dressel dans l’un de ces podcasts. Six jours à travers une partie des Appalaches, l’an passé, alors que le Covid-19 avait déjà repoussé les JO.
« J’en suis arrivé au point où je ne me souviens même plus de l’endroit où j’ai posé mon téléphone, parce que je ne l’utilise plus tant que ça », ajoutera-t-il à l’issue du périple. Si ce n’est pour diffuser une photo de lui aux 372 000 abonnés de son compte Instagram… Par exemple celle-ci, en pleine randonnée : serpent dans une main, bâton de marche dans l’autre, drapeau des Etats-Unis en bandana.
A Tokyo, celui qui dit
« aimer nager vite » et
« chercher sans cesse des moyens de [s]
’améliorer » a rendez-vous avec l’histoire de son sport.
Avec six titres en une édition, il viendrait s’approcher de Michael Phelps (8 à Pékin, en 2008), tutoyer Mark Spitz (7 à Munich, en 1972) et dépasser Matt Biondi (5 à Séoul, en 1988).
« Le défi qui m’attend est très excitant », admettait-il il y a quelques jours.
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16 août 1996 Naissance à Green Cove Springs (Floride).
JO de Rio-2016 champion olympique du 4x100 m nage libre et du 4x100 quatre nages.
Mondiaux de Budapest-2017 Caeleb Dressel remporte sept titres : champion du monde du 50 m et du 100 m nage libre, du 100 m papillon et aux relais des 4x100m nage libre, 4x100 quatre nages, 4x100 nage libre mixte et 4x100m quatre nages mixte.
Mondiaux de Gwangju-2019 champion du monde du 50 m et du 100 m nage libre, du 50 m et du 100 m papillon et aux relais des 4x100m nage libre et 4x100 nage libre mixte.
Jeux olympiques de Tokyo-2021 champion olympique du 4x100m nage libre.
Adrien Pécout(Tokyo, envoyé spécial)