A la découverte de… Feliciano Lopez
Laurène Berger 18 novembre 2012http://www.servicegagnant.net/2012/11/18/a-la-decouverte-de-feliciano-lopez/
Feliciano Lopez est un joueur souvent plus connu pour sa carrière de mannequin que pour sa carrière tennistique. Et pourtant, le parcours de l’Espagnol ne doit pas être pris à la légère.
Aujourd’hui écarté de la finale de la Coupe Davis par le capitaine espagnol Alex Corretja, le joueur a pourtant disputé le plus grand nombre de finales dans cette compétition. Retour sur la carrière d’un joueur aux multiples facettes. C’est à l’âge de cinq ans que Feliciano Lopez, initié par son père entraîneur, commence le tennis à Tolède. Il pratique d’autres activités comme la natation ou le football (c’est un fervent supporter du Real Madrid) mais c’est sa passion pour la petite balle jaune qui l’emporte. Il commence à jouer quelques compétitions à Melilla et c’est à l’âge de douze ans qu’il intègre la Fédération de Tennis à Madrid.
Puis tout s’enchaîne très vite. A quinze ans, il fait partie de l’équipe nationale junior d’Espagne et quitte Madrid pour Barcelone. A seize ans, il commence sa carrière professionnelle et atteint en junior la finale de l’Orange Bowl mais perd contre l’Argentin Coria. Deux ans plus tard, il est finaliste lors du championnat d’Europe junior. En 2000, il atteint les quarts de finale de trois Challengers. L’année suivante, il est finaliste des tournois de Majorque, Brunswick et Genève en double. Il est aussi quart de finaliste à son deuxième tournoi sur le circuit ATP à Vina del Mar.
Des débuts prometteurs
En 2002, il entre dans le top 100 en atteignant la demi-finale du tournoi de Buenos Aires. Il arrive en huitièmes de finale à Wimbledon après avoir sauvé une balle de match face à Economidis et six balles de match contre Guillermo Canas. Puis, il atteint les quarts à Hong Kong (en éliminant Marat Safin) puis à Tokyo.
Feliciano est un joueur espagnol assez atypique. Ce gaucher de 1m88 pour 85 kg est beaucoup plus à l’aise sur les surfaces dures. Son point fort est son service, il dispose d’une première balle puissante et précise. Il est d’ailleurs détenteur du record du plus long service (70 mètres).
Son slice de revers est aussi très bon sans parler de sa volée. Somme toute, son jeu plutôt élégant lui permet de s’adapter à chaque joueur : il peut maintenir son jeu de fond de court ou pratiquer le service-volée. 2222
En 2003, il devient le gaucher le mieux classé du circuit (28e place mondiale). Il fait aussi ses débuts en Coupe Davis contre l’Australie mais perd en finale du double.
En 2004, il améliore encore son classement. Il atteint sa première finale ATP à Dubaï mais s’incline face à Federer. Il gagne aussi le premier titre de sa carrière au tournoi de Vienne face à Canas. En double, il gagne aussi, avec Fernando Verdasco, son premier titre ATP au tournoi de Stockholm.
En 2005, il devient le premier Espagnol à atteindre les quarts de finale à Wimbledon depuis Manuel Orantes en 1992. Il perd en finale à New Haven face à Blake. Et aussi à Barcelone, en double, avec Rafael Nadal. L’année suivante, il atteint sa quatrième finale ATP à Gstaad.
En 2007, il établit son meilleur résultat à l’US Open mais perd contre Federer en quatre sets. Il atteint ensuite les quarts aux tournois consécutifs de Tokyo, Vienne et Madrid. A la fin de l’année, il a frappé 511 aces (10% par match).
En 2008, il permet à l’équipe d’Espagne de remporter sa troisième Coupe Davis. Il apporte en effet deux points à son équipe : en battant le numéro 9 mondial de l’époque Juan Martin Del Potro puis en remportant le double avec Fernando Verdasco. En 2009, il atteint sa première demi-finale en Master 1000 à Shanghai en éliminant successivement Guillermo Garcia Lopez, David Ferrer, Jürgen Melzer et le Suédois Robin Söderling. En août, il gagne le Challengers de Ségovie. Puis il aide une fois de plus son pays en Coupe Davis contre la République Tchèque en gagnant le double avec Verdasco.
En 2010, il remporte le tournoi de Johannesburg en inscrivant ainsi son deuxième titre sur le circuit ATP.
En 2011, il finit l’année dans le Top 20 pour la première fois de sa carrière avec une demi-finale à Shanghai et un quart à Wimbledon. Encore une fois sélectionné en Coupe Davis, Feliciano devient le joueur ayant disputé le plus grand nombre de finales dans cette compétition (2003, 2008, 2009, 2011). 2012 : L’apaisement
A trente ans, l’Espagnol joue sans doute le meilleur tennis de sa carrière.
Ceci est tout d’abord dû à l’engagement d’un nouveau coach, son ami de longue date et ancien Top 10, Alberto Berasategui qui dit d’ailleurs : « Je pense que l’idée de devenir son coach pouvait être intéressante et que je pouvais l’aider. Le timing est parfait. Feliciano est arrivé à un certain point de sa vie et il a gagné en maturité. » Aux vues de ses bons résultats, l’Espagnol explique d’ailleurs :
« Je pense que mon tennis est meilleur maintenant que lorsque j’étais plus jeune. Je joue plus apaisé, je prends du plaisir à jouer, et je profite plus du tournoi. » Participer aux JO de Londres était aussi un enjeu extrêmement important pour le joueur : « C’est une grande opportunité. A mon âge, ce seront peut être les derniers.» Malheureusement, il perd en simple contre Tsonga au troisième tour et n’arrive pas à obtenir la médaille de bronze du double avec Ferrer contre la paire Benneteau-Gasquet.
Autre coup dur, il n’est pas sélectionné pour la finale de la Coupe Davis qui oppose l’Espagne à la République Tchèque. Feliciano trouve d’ailleurs la décision de l’entraîneur Alex Corretja « incompréhensible ». Feliciano : le galant de ces dames
Mais Feliciano a plusieurs cordes à son arc et n’est pas seulement connu pour ses exploits sur le court. En effet, le bel espagnol a su bâtir un business tout autour de son image. On a pu le voir à l’affiche de nombreuses campagnes publicitaires (Jaeger-LeCoultre, Calvin Klein…), posant dans de nombreux magazines (ELLE, SPORTS&STYLE…), et même nu dans COSMOPOLITAN. Son succès en tant que mannequin fait de lui le joueur de tennis espagnol à tirer le plus de revenus de ses campagnes publicitaires après Rafael Nadal. En 2008, il fait aussi ses débuts de comédien dans la fameuse série espagnole Los Serrano où il joue son propre rôle.
Lors des JO de Londres, il est d’ailleurs élu « l’athlète le plus sexy des Jeux Olympiques » notamment par le tabloïd anglais The Sun.
Tout ceci n’est pas sans déplaire à ses nombreuses admiratrices et notamment à la plus connue d’entre elles : Judy Murray (mère d’Andy), elle a d’ailleurs rebaptisé Feliciano « Deliciano ».
On se souvient de ses fameux tweets à Wimbledon 2011 avec la joueuse allemande Andrea Petkovic qui disputait le double mixte à ses côtés. Cette dernière se désolant que Maman Murray ne puisse pas les coacher, tweete à celle-ci : « Quel dommage, tu aurais eu 5% du prize money (somme touchée à l’issue du match) et une photo avec Deliciano » ce à quoi Maman Murray répond «
Je préfère 5% de Deliciano et une photo du prize money »

. La couleur est donnée : pour certains,
Feliciano est un joueur objet. Et le fait que beaucoup voient en lui la gravure de mode plutôt que le joueur chagrine l’Espagnol : « Parfois, c’est agaçant. Il est évident qu’en tant qu’athlète j’aimerais d’abord qu’on parle de mes résultats au tennis. » Peut être, somme toute, qu’entre joueur à succès et bel Apollon, Feliciano a préféré ne pas choisir. Ce qui ne l’empêche pas, à 31 ans, de profiter de chaque tournoi et de se sentir bien sur les courts. Il peut encore nous surprendre…